Kari M. Pries est l’épouse de Simon Mailloux, cocapitaine d’Équipe Canada aux Jeux Invictus de 2017 à Toronto. Elle sait très bien ce qu’implique la séparation que de nombreuses familles de militaires doivent vivre pendant les Fêtes. Trouvez-vous un fauteuil confortable et un moment tranquille pour lire ce qui suit :
Liens avec Noël : les familles de militaires pendant les Fêtes
La veille de Noël, en mission en Afghanistan, Rhonda Crew s’est trouvée enfermée dans un abri fortifié avec un ami tandis qu’une attaque à la roquette faisait rage au-dessus de leur tête. Ils ont chanté des chansons de Noël, ont pris des photos tout sourire et se sont souvenus d’autres soldats, dans d’autres guerres, qui avaient aussi chanté des chansons de Noël dans les tranchées.
Tandis qu’elle se protégeait contre les roquettes, Mme Crew n’avait pas accès à Internet ni au téléphone qui auraient pu la laisser communiquer avec les membres de sa famille qui célébraient à la maison. Heureusement, elle avait déjà contribué à leurs préparatifs de Noël.
« Je pense que la meilleure chose que j’ai faite et qui a eu un impact sur ma famille et aussi sur moi a été de rester impliquée dans la fête de Noël », raconte-t-elle. « J’écrivais des courriels et des messages et je communiquais avec eux par Skype au sujet de Noël, des préparatifs et des cadeaux que [mon mari Duane] achetait pour tous. »
Garder les êtres chers déployés impliqués dans les célébrations des Fêtes grâce à des appels et des paquets rapproche les familles de militaires qui passent de longs mois sans pouvoir échanger de câlins. Et tenter de conserver une routine à la maison est tout aussi important, surtout quand on a des enfants, qui on le sait, ne comprennent pas toujours les concepts du temps et de la distance. Certaines personnes choisissent de partir et de faire quelque chose de tout à fait nouveau afin que l’écart avec les traditions familiales des Fêtes soit moins remarquable. D’autres conçoivent des calendriers de l’« avent » de longue durée qui contiennent une petite gâterie pour chacune des journées que durera le déploiement.
« Nous continuons notre vie comme d’habitude », explique Angela Baughman dont le mari est basé à la Base des Forces canadiennes Valcartier. « Nous nous parlons au téléphone et il parle à chacun des enfants sur FaceTime. » Ses enfants prennent le temps de choisir un jouet que leur père apportera durant son voyage. « Ils sont heureux de le voir quand il le rapporte à la maison. »
Malgré les meilleurs efforts déployés pour que la vie continue son cours normal, la vie des familles de militaires peut comprendre de la solitude et un sentiment de détachement. Et pour les partenaires militaires qui n’ont pas d’enfants, les choses peuvent être tout aussi difficiles. « Je n’embarque pas [dans les célébrations des Fêtes] et je n’ai pas d’enfants, donc je ne sentais pas le besoin de me forcer pour le faire », explique Elisabeth Ward, dont le partenaire a été déployé trois fois en Afghanistan. Pour d’autres, des visites auprès de la famille et des amis aident à surmonter le fardeau et à créer de nouvelles communautés de soutien.
Se souvenir des familles de militaires pendant les Fêtes – grâce à de petits gestes – peut faire une grande différence pour ceux et celles qui vivent un déploiement. Un câlin peut faire beaucoup de chemin pour créer des liens nécessaires avec d’autres personnes. Et une gentillesse toute simple comme « bonjour » et « merci pour votre contribution » atténue le chagrin.