Peu de personnes pensent à pratiquer un sport de contact pour se rétablir à la suite d’une blessure. Chris Klodt, membre des Forces armées canadiennes, est l’une d’entre elles.
M. Klodt et le reste de l’équipe canadienne ont diverti les amateurs de sports cette semaine tandis qu’ils ont affronté des équipes de partout au monde à l’occasion des Jeux Invictus de 2017. Les matchs ont eu lieu sur deux terrains du Ryerson’s Mattamy Athletic Centre où les guerriers blessés ont fait des sprints, des dribles et des passes pour récolter la gloire Invictus. Et quand cela n’a pas suffi, les fauteuils se sont frappés fortement et des joueurs ont été renversés sous les encouragements d’approbation de la foule.
M. Klodt s’est joint aux Forces armées canadiennes le 11 septembre 2001. « Je me suis rendu au 2ebataillon du PPCLI [Princess Patricia’s Canadian Light Infantry] à Winnipeg, puis j’ai déménagé avec le bataillon, à Shilo, au Manitoba. J’ai reçu un tir au cou en 2006, pendant que j’étais en patrouille. Le tir m’a laissé quadriplégique C6. J’ai été libéré des Forces en décembre 2014, avec le rang de caporal. »
Aujourd’hui, M. Klodt se décrit comme père à temps plein de deux garçons âgés de 10 et 7 ans et comme joueur de rugby en fauteuil roulant pour les London Annihilators. « Pas pire comme travail », dit-il avec un sourire en coin.
« À mon centre de réadaptation, le physiothérapeute m’a fait regarder le documentaire Murderball », se souvient-il. « Il était sorti en 2006 – un excellent film. Trois ans plus tard, j’ai demandé à assister à une activité de Sans limites où on pouvait essayer des sports adaptés. J’ai été assez chanceux pour essayer le rugby en fauteuil roulant. »
Les contacts ne le dérangent pas, mais il essaie quand même d’user d’intelligence. « C’est difficile à décrire [se faire frapper], parce qu’il faut aussi penser au prochain mouvement. Donc, on se fait frapper, mais on veut quand même regarder et percuter [l’adversaire], assez pour l’arrêter et continuer. »
En d’autres mots, il ne cherche pas les collisions face à face qui plaisent tant à la foule. « On veut rester sur nos roues et accélérer; on veut continuer de bouger. C’est comme ça qu’on fait avancer le ballon », explique-t-il.
M. Klodt parle de façon philosophique au sujet des résultats de cette année. « Nous sommes jeunes comme équipe », dit-il. « Seulement quelques membres ont été en mesure de se rendre à notre club de rugby, donc notre équipe ne comptait pas beaucoup d’expérience sur le terrain. »
D’autres équipes ont fait face au même manque de préparation avant les Jeux, mais tout le monde a quand même déployé de grands efforts pendant les compétitions. « Je pense que nous avons vraiment bien joué étant donné les circonstances », ajoute M. Klodt. « Ç’a nous a pris du temps à trouver notre rythme, mais quand nous l’avons trouvé, nous avons fait certains gains. »