À bord de leur vol de retour depuis les Jeux Invictus de 2016 à Orlando, un petit garçon tenait la main de son père.
Le lendemain, le garçon a demandé à sa mère pourquoi les gens comme son papa avaient des chiens d’assistance et elle lui a expliqué que la guerre peut blesser les gens dans la tête de la même façon qu’elle les blesse au corps. Les chiens les aident à mieux se sentir et les réconfortent quand ils font de l’anxiété.
« Donc quand je tenais papa par la main dans l’avion, à notre retour d’Orlando, c’était comme si j’étais un humain d’assistance? », a demandé le garçon.
Cette histoire dont lui a fait part l’épouse, tout comme elle, d’un militaire a inspiré Kari Pries à écrire son livre Nos superpouvoirs, en collaboration avec sa sœur Kirsten.
Le mari de Mme Pries, le major Simon Mailloux, qui a perdu une jambe il y a presque dix ans à la suite de l’explosion d’un engin explosif improvisé en Afghanistan, est cocapitaine d’Équipe Canada aux Jeux Invictus de 2017 à Toronto.
« Nous faisons tous, comme communauté militaire, comme communauté au sens large, comme êtres humains, nous faisons tous partie de quelque chose que nous devons appuyer », explique Mme Pries. « Nous sommes tous des humains d’assistance pour les personnes qui connaissent des difficultés. »
« Il ne s’agit pas d’une histoire simplement militaire. C’est une histoire pour toutes les personnes qui ont connu des difficultés, un traumatisme. Il y a toujours une communauté derrière, ou du moins il devrait toujours y en avoir une. »
Quand M. Mailloux a commencé à s’entraîner pour ses deuxièmes Jeux Invictus, Mme Pries voulait faire quelque chose pour aider au processus de rétablissement que vivent les militaires et les familles, et trouver une façon de mieux appuyer les enfants.
« Ce qui est bien à propos des Jeux est qu’en rassemblant les amis et la famille, y compris les enfants, cela veut dire qu’ils voient d’autres personnes ayant un handicap dans un contexte qui est habilitant et qui les met en valeur », explique-t-elle. « Tout est là et c’est parfait comme ça. »
Comme les Jeux Invictus offrent la tribune parfaite pour faire part de Nos superpouvoirs, Mme Pries espère que tout le monde partira de Toronto avec un sentiment de réalisation et de fierté. Quand elle a regardé son mari concourir à l’épreuve de 1 500 m IT2 lundi matin et malgré qu’il ait terminé un tour derrière, elle a vu la foule l’encourager bruyamment pour terminer son dernier tour.
Ce fut un moment rempli d’émotions pour Mme Pries.
Comme le périple de rétablissement se poursuit à jamais, elle croit sincèrement que les enfants peuvent jouer un rôle au cours du processus.
« Les enfants veulent toujours aider », dit-elle. « Essayer et célébrer, c’était ça notre but. »
Après avoir lu le livre avec Norah, leur fille de quatre ans, Mme Pries l’a entendue chanter, après l’avoir bordée, « Je suis une superhéroïne, j’ai des superpouvoirs. Quand tu auras besoin de mon aide, je serai là pour toi. »